« Je n'ai jamais vu autant de corbeaux qu'autour d'Isabelle. Dès l'aube ils noircissent les trois grands chênes qui dominent sa maison. Ils restent là des jours à observer ses gestes, ses pas, la douceur de sa vie. Je suis comme eux, je les comprends ». René Frégni marche chaque jour sur des chemins où ses filles ont couru, grandi, avant de partir vivre leur vie. Seul désormais, il sillonne inlassablement une Provence brûlée par l'été et le gel. Dans un décor âpre et sauvage, il croise d'étranges silhouettes ; un vieil homme sans mémoire regarde comme des fantômes les arbres qu'il a plantés, un truand qui a passé vingt-sept ans dans l'ombre des prisons lui raconte les lambeaux solitaires et violents de sa vie, une femme d'une mystérieuse douceur traverse des champs de neige suivie, de loin en loin, par un nuage de corbeaux. Comme une suite à Elle danse dans le noir , ce journal est un chant d'amour qui monte des vastes déserts de pierre et de lavande que l'on découvre dès que l'on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie, un chant mélancolique et lumineux ; un voyage parfois cruel vers la tendresse et la beauté.
- Editeur : Editions Gallimard (2 octobre 2012)
- Collection : FOLIO
- Langue : Français
Commentaires
Juste pour vous raconter une anecdote : hier matin, je dégustais "La fiancée des corbeaux" et, lorsque mon "Isabeau" s'est levé, je lui ai dit : "Prépare-toi, on y va" (sans lui donner la destination).
2h00 plus tard, nous étions à Manosque. J'ai retrouvé avec bonheur vos places et lieux, librairies, vos pigeons aussi... J'ai levé le nez pour apercevoir les Vélux (qu'on ne voit pas d'en-bas). Cette ville aussi désertique que Draguignan, un dimanche, avait des allures de décor de théâtre après une représentation : les murs et vitrines rendaient hommage aux hommes et femmes de lettres. J'ai aimé.
Merci.
Isabelle
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